HANK WILLIAMS Jr: It’s About Time (2016)



Dès son plus jeune âge, Hank Williams Junior a chaussé les bottes de son célèbre Papa et s’est lui-même forgé sa propre carrière, jalonnée par un nombre impressionnant de disques, devenant ainsi une véritable institution et une légende vivante aux USA. La preuve : dès sa sortie, sa dernière galette a atteint directement la deuxième place du Billboard’s Top Country Albums et la huitième place du Top Ten country.  Grande vedette de country music, il semble également très apprécié dans le petit monde du rock sudiste. Pourquoi ? Parce que notre bon vieux Hank est sans doute, avec Travis Tritt dans une moindre mesure, l’artiste de country le plus influencé par ce courant musical. Son dernier album n’échappe pas à la règle, comme en témoigne la reprise de « God And Guns » (de Lynyrd Skynyrd) à la manière d’Hank Junior : un cocktail de swamp rock et de country qui s’emballe sur la fin avec des guitares chauffées à blanc et un violon à la Charlie Daniels. Ce titre semble refléter l’avis de l’artiste face aux débats sur les armes à feu qui divise actuellement les Etats-Unis. Hank reprend aussi « Are You Ready For The Country ? » de Neil Young, en duo avec Eric Church. Le morceau est cuisiné à la mode country-rock avec un violon et une guitare tout en tirés
de cordes.

« Club USA », un bon vieux rock rapide, fait mouche avec un bon solo de gratte. Le rock'n’ roll reste à l’honneur avec « Dress Like An Icon » et son solo de saxophone ainsi qu’avec « It’s About Time ». Quelques échanges de guitare décorent le country-rock « God Fearin’ Man » et la chanson country « Those Days Are Gone » décrit la nostalgie du bon vieux temps des cuites et des passages de David Allan Coe à la radio. Hank fait aussi très fort avec « Just Call Me Hank », un morceau mâtiné de country et de rock sudiste avec des clins d’œil à certains artistes (« Waylon is there with me, Toy and Ronnie too »). A n’en pas douter, il s’agit assurément de Waylon Jennings, Toy Caldwell et Ronnie Van Zant. Notons également « Mental Revenge » (un country costaud avec des grattes qui claquent), « The Party’s On » (un bon rock à la sauce sudiste) et « Wrapped Up, Tangled Up With Jesus » (un solide blues/gospel avec un solo d’harmonica et des chœurs). Hank termine avec « Born To Boogie » (en duo avec le country man Justin Moore), un boogie endiablé exhumé d’un de ses anciens disques datant de 1987. Le barbu aux lunettes fumées nous a donc encore balancé un excellent album de… de quoi, au fait ? De country ? De blues ? De rock ? Eh bien, d’un peu de tout ça à la fois. De la « Southern music » jouée de la plus belle façon. Encore une galette qui va faire mal le samedi soir… et tous les autres soirs, d’ailleurs. Comme le chantait Hank à la grande époque (en 1982, très exactement), « If Heaven Ain’t A Lot Like Dixie, I Don’t Wanna Go ».

Olivier Aubry